Définition de TROMPEUR, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tron-peur, peu-z'

DÉFINITIONS

1
Qui trompe.
Les apôtres ont été trompés ou trompeurs ; l'un ou l'autre est difficile ; car il n'est pas possible de prendre un homme pour être ressuscité....
Écoutez, hommes trompeurs et trompés.... vous qui dites : nous avons un pacte avec la mort
La mer la plus terrible et la plus orageuse Est plus sûre pour nous que cette cour trompeuse
Il se dit des choses.
Je fais des efforts pour n'être point la dupe de ces trompeuses apparences, et dans quelques années je vous conseillerai d'en faire autant
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Coulanges, 26 avril 1695
La grandeur est un songe, la joie une erreur, la jeunesse une fleur qui tombe, et la santé un nom trompeur
Connaître par expérience le faible des grands politiques, leurs volontés changeantes ou leurs paroles trompeuses
L'archiduc contre son dessein, tiré d'un poste invincible par l'appât d'un succès trompeur
Vous savez sa coutume, et sous quelles tendresses Sa haine [de Mithridate] sait cacher ses trompeuses adresses
Et le sommeil trompeur lui versait ses pavots
Les succès de l'enfance, présages quelquefois si trompeurs, ne le furent point dans Charles de Secondat
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Élog. Montesq.
Trompeur de, qui trompe sur, qui cache.
Nous changeons bien d'habits, mais non pas de courages ; Et ces masques trompeurs de nos conditions Cachent, sans les changer, nos inclinations
2
Nature : nm et f Celui, celle qui trompe.
Et puis, qu'est un palais, qu'une maison pompeuse Qu'à notre ambition bâtit cette trompeuse [la Fortune] ?
Car c'est double plaisir de tromper le trompeur
Tant le monde fut toujours composé de trompeurs et de gens qui aimèrent à se tromper !
Ah ! s'il y avait moyen d'attraper ce grand trompeur !
Sémantique : Fig.
Le plaisir, de lui-même, est un trompeur, et, quand l'âme s'y abandonne sans raison, il ne manque jamais de l'égarer
Nature : S. m. Poisson du genre spare.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Ce trompeur là est bien bec jaune
dans Patelin, 249
À trompeur, trompeur et demy
de Charles D'ORLÉANS dans Rondel 63
Ceste tromperesse fortune l'avoit regardé de son mauvais visage
de Philippe de COMMINES dans IV, 12
L'official, voyant que c'estoit un vrai trompeur, et qu'il se trompoit de lui....
de LOUIS XI dans Nouv. XCIV
2
XVIe s.
Qui trompe le trompeur et robbe le larron, Gaigne cent jours de vrai pardon
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 408

ÉTYMOLOGIE

1
Tromper. Le sens ancien de trompeur est joueur de trompe ou trompette.

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